Retraites : rendez-vous le 9 janvier

Les vœux d’un président sourd à la souffrance

Comme beaucoup s’y attendaient, les vœux de Macron n’ont rien apaisé. Voire pire, il fait toujours montre de mépris en disant avoir “instaurer un dialogue respectueux et républicain, sans précédent dans une démocratie”.

Pas sûr que les milliers de blessé⋅es et mutilé⋅es sur cette année 2019 et la fin d’année 2018 soient du même avis. Ni les pompiers, ni les urgentistes, ni les gilets jaunes, ni les fonctionnaires de l’éducation d’ailleurs …

Bref, le “dialogue respectueux” ne s’est pas fait sentir ! (sauf peut-être à coups de matraque)

On continue !

Afin de diviser les travailleurs et travailleuses du privé comme du public, le gouvernement tente de faire croire qu’il ne s’agirait que d’une affaire de régimes spéciaux. Ceux-ci constituent en fait un alibi pour réformer par le bas l’ensemble des droits à la retraite, via le nouveau système “universel” à points. Dans le public comme dans le privé, toute la carrière serait désormais prise en compte. La référence aux 25 meilleures années dans le privé et aux six derniers mois dans le public disparaîtrait. Seuls compteraient les points accumulés durant la vie active. On voit mal comment le niveau des pensions pourrait ne pas baisser ! Sauf peut-être pour celles et ceux qui gagnent plus de 120k€ par an, et qui bénéficieront d’allègements fiscaux pour constituer leur retraite par capitalisation… jusqu’à la prochaine crise économique.

Aujourd’hui l’objectif du gouvernement est clair : ouvrir le marché de la retraite par capitalisation au secteur privé. (Coucou BlackRock).

Les mensonges du gouvernement ne passent plus ! C’est pour cela que des millions de travailleurs et de travailleuses se mobilisent. Certains médias au diapason du gouvernement prétendent que seuls les agents de la RATP et de la SNCF seraient en grève. C’est faux : dans l’énergie, les raffineries, les ports et docks, l’enseignement, la santé, chez les pompiers, à la BNF, à l’Opéra de Paris, dans beaucoup d’entreprises du secteur privé… la mobilisation est forte et la grève est suivie.

Le gouvernement est sur la défensive. Après les promesses faites aux policiers, aux militaires, aux pilotes de ligne, aux contrôleurs aériens, aux marins pêcheurs, aux salarié⋅es de l’Opéra de Paris (rejetées par ces derniers), de garder un régime dérogatoire, à qui le tour ? La fin des régimes spéciaux brandie comme un étendard de justice sociale se fissure et laisse apparaître de manière de plus en plus évidente les vraies motivations de cette contre-réforme : faire baisser pour tous le montant des pensions et développer un système par capitalisation au profit des grands groupes d’assurance et des fonds de pensions.

Notre objectif est clair : le retrait pure et simple de ce projet d’anti-réforme des retraites, et l’amélioration du système existant !

On nous dit que l’État ne peut plus assurer les coûts de ces mesures citoyennes. Mais comment peut-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l’Europe était ruinée? Sinon parce que le pouvoir de l’argent, tellement combattu par la Résistance, n’a jamais été aussi grand, insolent, égoïste, avec ses propres serviteurs jusque dans les plus hautes sphères de l’État. Les banques désormais privatisées se montrent d’abord soucieuses de leurs dividendes, et des très hauts salaires de leurs dirigeants, pas de l’intérêt général. L’écart entre les plus pauvres et les plus riches n’a jamais été aussi important; et la course à l’argent, la compétition, autant encouragée

Stéphane Hessel

Actionnons la solidarité

Pour gagner cette bataille, il va nous falloir être solidaire, et soutenir celles et ceux au premier rang. On parle des grévistes de longue durée, qui n’ont pas touché de salaire en décembre.

Il y a une caisse de grève organisée par la Confédération Générale du Travail et d’autres organisations.

Il existe aussi de plus petites caisses de grève organisées localement. N’hésitez pas à demander de l’information, nous pouvons vous renseigner.

Nos actions

La CGT Stago appelle à rejoindre la grève générale, notamment sur les prochaines manifestations :

  • Jeudi 9 janvier, 13h30 – République, Paris. Pour tout renseignement sur le parcours, ou sur les bus mis à disposition, visitez demosphere.
  • Samedi 11 janvier, Paris (lieu exact à définir, renseignements à venir ici). Pour ceux qui n’osent pas ou ne peuvent pas venir le jeudi, venez samedi !

Le retrait de la réforme n’arrivera que si on s’y met tous.

Bonne grève à toutes et à tous !

©CGT-Smile